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Flânerie historique dans le cimetière Saint-Chéron

Cimetière Saint-Chéron vu du ciel avant la cathédrale en fondCadre de vie

29 octobre 2023

Si le cimetière Saint-Chéron est avant tout un lieu de recueillement et de mémoire, on peut aussi venir s'y balader pour profiter de la quiétude des lieux et des superbes vues sur la ville ancienne et la cathédrale et s'intéresser aux Chartrains qui y reposent ou aux curiosités architecturales qu'il recèle.


Flâner dans un cimetière, c'est remonter le temps pour partir à la rencontre de l'histoire de la ville, de ses grandes familles, de ses habitants célèbres, et même parfois de ses faits divers tragiques. Le cimetière Saint-Chéron compte près de 11 000 tombes réparties sur 13 hectares. La plus ancienne est celle de Pierre Petit d'Ossonville, marchand tôlier chartrain décédé le 17 février 1819 à l'âge vénérable de 96 ans. Beaucoup d'autres méritent le détour, parmi lesquelles...

L'étonnante sépulture recouverte de mosaïques de Raymond Isidore, alias Picassiette, et de son épouse, rénovée il y a quelques années par l'association Les 3 R, qui confia à quatre artistes son ornementation, inspirée de la Maison Picassiette.

Le caveau monumental de la famille Brandon, dont le plus illustre représentant fut Raoul Brandon, homme politique et architecte, à qui l'on doit l'hôtel des Postes (aujourd'hui médiathèque L'Apostrophe) et la superbe statue de la Dame voilée érigée sur la sépulture.

Le tombeau de l'éminente famille Chasles. Citons notamment le mathématicien Michel Chasles, connu en premier lieu pour la célèbre relation qui porte son nom, et Adelphe Chasles, maire de Chartres de 1830 à 1848 et député d'Eure-et-Loir de 1831 à 1848, qui a laissé son nom à un boulevard du cœur de ville.

Le caveau de l'illustre famille Lorin, orné du buste de Nicolas Lorin, qui établit ses ateliers de maîtres verriers à Chartres en 1863. Ateliers qui furent gérés par son épouse puis par ses descendants jusqu'en 1972

Le caveau Fessard, qui abrite la dépouille de Georges Fessard (1844-1918), maire de Chartres (de 1893 à 1912) et sénateur d'Eure-et-Loir (de 1905 à 1912), qui fut l'un des fondateurs du journal La Dépêche d'Eure-et-Loir en 1888. C'est sous son mandat que fut construite la halle de la place Billard et le monument « À la mémoire des enfants d'Eure-et-Loir morts pour la patrie » place Châtelet.

La tombe de l'ingénieur en mécanique Émile Levassor (1843-1897), qui créa en 1891 avec René Panhard la première marque automobile de l'histoire : Panhard & Levassor.

Le cénotaphe (tombeau vide élevé à la mémoire d'un défunt) de René Doury, ancien secrétaire général de la mairie de Chartres mort en déportation à Mauthausen le 18 avril 1943.


Une jachère fleurie le long du mur ouest.

Les 335 tombes du carré militaire du cimetière Saint-Chéron rendent hommage aux soldats morts pour la France, dont une poignée de pilotes décédés pendant la Première Guerre mondiale au cours de leur formation à l'école de pilotage de Chartres entre 1915 à 1918.

Le carré militaire allemand, où sont enterrés 156 soldats de la Première Guerre mondiale, pour la plupart des prisonniers décédés dans des camps ou des hôpitaux des environs, loin du front, regroupés dans le cimetière Saint-Chéron par l'occupant allemand pendant la Seconde Guerre mondiale.


Le carré militaire allemand.

Les nombreuses tombes de religieux (chanoines, prêtres, archidiacre, sœurs de Saint-Paul...) éparpillées sur le site, qui abrite également des carrés musulman et israélite.


Les modestes sépultures du carré des soeurs de Saint-Paul.


Le carré militaire musulman, où sont enterrés des soldats des troupes coloniales morts pour la France

Au cours de la balade, le promeneur ne manquera pas également de constater qu'un certain nombre de monuments portent encore des impacts de balles ou d'obus, témoins de l'âpreté des combats d'août 1944 dans le cimetière, où les Allemands qui s'y étaient retranchés furent pris sous les tirs d'artillerie et de chars américains.

Une application pour géolocaliser les « Morts pour la France »

L'association Le Souvenir français a créé en avril dernier l'application « géomémoire », téléchargeable gratuitement sur smartphone et tablette, qui géolocalise les tombes des « Morts pour la France » dans les cimetières communaux.

« La transmission du souvenir est très importante, dit Hugues d'Ales, délégué départemental du Souvenir français d'Eure-et-Loir. Honorer les morts pour la France avec ce sens de l'engagement, et j'insiste, ceux d'hier, mais aussi ceux qui donnent leur vie aujourd'hui. »

Le 26 octobre dernier, le Groupement de la gendarmerie départementale d'Eure-et-Loir (GGD28) et l'Association des cadets de la Gendarmerie nationale ACGN) ont mis à disposition une trentaine de jeunes volontaires du Service nationale universel (SNU) pour alimenter l'application géomémoire en commençant au cimetière Saint-Chéron ce travail de géolocalisation des Morts pour la France. Car, si la grande majorité de ceux-ci repose dans les carrés militaires, certains, enterrés par exemple avec leurs familles, qui avaient réclamé leurs corps, sont plus difficiles à identifier.

Grâce à géomémoire, les promeneurs pourront repérer les tombes en question, identifiées sur une carte par une cocarde tricolore. En cliquant sur ces cocardes, ils auront accès à la fiche biographique du combattant, ainsi qu'à des photographies et documents d'archives. L'objectif de cette opération : sortir chaque combattant de l'anonymat en lui conférant un destin historique.


Le caveau où repose le jeune résistant Roger Pépineau, mort à 17 ans lors des combats pour la libération de Chartres en août 1944.

La problématique de l'entretien

Découpé en plus de 70 grands « carrés », ceinturés par des allées, le cimetière de Saint-Chéron s'étend sur treize hectares.

« Comme toutes les villes de France, nous sommes confrontés à des difficultés d'entretien de notre cimetière, notamment depuis l'interdiction de l'usage des produits phytosanitaires en ces lieux à l'été 2022, explique Maria Jebli-Chedeville, adjointe en charge de la démarche Éco-Ville. Les désherbants biologiques que nous avons testés, tel que l'acide pélargonique, sont d'une efficacité très relative et nous obligent à renforcer la concentration du produit et à le passer beaucoup plus souvent pour un résultat loin d'être satisfaisant. La configuration du cimetière, avec des pierres tombales à touche-touche, ajoute à la difficulté car il est impossible d'arracher mécaniquement les plantes ligneuses qui poussent entre les sépultures. Le désherbage thermique, lui, n'est pas plus efficace et nous avons de toute façon renoncé à l'utiliser par crainte d'endommager les pierres tombales.

» S'il n'existe donc pas aujourd'hui de solution miracle, la Ville travaille à mettre en place une combinaison de solutions pour garantir un entretien de qualité. Les espaces gravillonnés, remplacés peu à peu par des surfaces enherbées, ou les esthétiques jachères fleuries, comme celles aménagées en entrée de cimetière, qui permettent de contenir les plantes indésirables, en font partie. »


Des abords enherbés pour un entretien facilité.

Un engagement au long court

En octobre, la Ville a dépêché sur place un« commando » d'agents des espaces verts pour « bichonner » le cimetière Saint-Chéron avant le mercredi 1er novembre, jour de la Toussaint, fête catholique des saints et des morts. « En dépit des difficultés d'entretien engendrées par l'interdiction des produits phytosanitaires, le maire, Jean-Pierre Gorges, Maria Jebli-Chedeville, adjointe en charge de la démarche Éco-Ville, et moi-même mettons tout en œuvre  pour que le cimetière soit entretenu tout au long de l'année avec le même niveau d'engagement que celui qui prévaut pour la Toussaint », a déclaré Élisabeth Fromont, 1re adjointe.


Les ossuaires français et prussiens de la guerre de 1870-1871 récemment restaurés.

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