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La Tondue de Chartres au cœur d'un roman

Julie HéraclèsCulture

26 septembre 2023

La Chartraine Julie Héraclès s'est inspirée de la célèbre photo La Tondue de Chartres, prise par Robert Capa le 16 août 1944, pour écrire son premier roman, Vous ne connaissez rien de moi, qui mêle fiction et faits historiques.


Le 16 août 1944, à Chartres, 11 femmes furent tondues pour collaboration avec l'ennemi. L'une d'elles a été immortalisée par une célèbre photo de Robert Capa, où on la voit tenant dans ses bras son bébé de 3 mois, né de sa liaison avec un soldat allemand, au milieu d'une foule haineuse. Dans son premier roman, Julie Héraclès a choisi de donner la parole à cette femme dont on sait finalement peu de choses pour en faire un personnage libre au tempérament incandescent.

Votre Ville : Comment vous sont venus le goût de l'écriture et l'idée de ce roman ?

Julie Héraclès : J'ai toujours aimé l'écriture. J'ai été correspondante locale de presse, j'ai écrit des nouvelles ; mais je n'osais pas me lancer dans l'aventure d'un roman parce que c'est quelque chose d'engageant. C'est en partant vivre trois ans à la Réunion en 2019 que je me suis lancée. Je savais seulement que l'histoire se passerait pendant l'Occupation. Alors j'avais emporté plusieurs livres sur le sujet. Quand je suis retombée sur la fameuse photo de la Tondue de Chartres, prise par Robert Capa en août 1944, j'ai aussitôt su que Simone serait l'héroïne. Il m'a fallu trois ans pour écrire ce roman. J'avais écrit le premier jet à la troisième personne, mais je trouvais que ça manquait d'émotion. Alors j'ai tout recommencé, en racontant cette histoire à la première personne afin de rendre l'émotion plus palpable.

VV : Vouliez-vous donner une autre image de Simone ?

JH : Non, ce n'est pas l'objet de mon livre de donner une image, quelle qu'elle soit. Ce qui m'intéressait, c'était tout simplement de raconter une histoire et d'explorer quelles pouvaient être les motivations de mon personnage, au cœur de cette période trouble qu'a été l'occupation. De plus, il n'y a pas beaucoup d'histoires qui adoptent le point de vue des collaborateurs, surtout lorsque ce sont des femmes. Je trouvais donc intéressant de le faire. Et surtout j'ai eu envie d'inventer les facettes de la vie de Simone qu'on ne connaîtra jamais, comme sa psychologie, ses relations avec sa famille, ou la façon dont elle est tombée amoureuse de ce soldat allemand.

VV : Comment avez-vous effectué vos recherches historiques depuis La Réunion ?

JH : Bien que le roman se passe à Chartres, j'ai réalisé que j'avais besoin d'être éloignée pour l'écrire. J'ai demandé à mes parents de m'envoyer les livres dont j'avais besoin pour poser le décor, notamment les anciens noms de rues, l'emplacement de tel ou tel bâtiment ou encore certains éléments biographiques. J'ai par exemple retrouvé un fascicule de l'école Saint-Pierre mentionnant Simone parmi les anciens élèves. Je ne voulais cependant pas écrire un roman historique. Je m'inspire de faits authentiques mais j'ai pris des libertés avec la vérité. L'époque, le lieu, c'est le décor du livre. Ce qui m'intéressait, c'était de remplir les blancs de la vie de cette femme.

Vous ne connaissez rien de moi
Éditions JC Lattès
20,90 € – 384 pages

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