Dès le 14 septembre, deux nouvelles expositions seront à découvrir sur le Chemin des arts. Au prieuré Saint-Vincent, les dessins de Camille Bruat démontreront son appréhension des villes et du végétal, tandis qu'à la chapelle Saint-Éman, les villes se dévoileront à travers les mosaïques de rue de MifaMosa.
Camille Bruat et l'invisible des villes
Son goût des arts lui vient probablement de son père, architecte, bien que, comme Camille Bruat le dit elle-même, elle trouve l'inspiration dans le paysagisme. « Je marche depuis l'enfance. J'arpente les territoires habités, je sillonne le paysage. Grâce à cette dynamique de mouvement, je parviens à toucher la ville, la rêver et me l'approprier. » C'est à l'École nationale supérieure d'arts de Bourges qu'elle rencontre le métal, et crée ses premières œuvres métallurgiques. Puis, elle parfait son apprentissage à la Faculté des arts de Strasbourg. Ces médiums : le graphite, la suie, la pierre noire, le bic, le métal… autant de textures aux reflets changeants selon le regard que l'admirateur pose sur l'œuvre. « Je capte l'environnement, saisis le moment, suggère le volume. Ce que l'on voit est une capsule d'un temps suspendu, d'un ici et maintenant habité par la fragilité du moment, de l'interaction avec le lieu et son histoire, et celle du visiteur. »
De l'agitation au calme
Si c'est dans le mouvement généré par la marche que les idées viennent à l'esprit de Camille, c'est dans la suspension du temps qu'elles prennent corps. « J'arpente la ville pour y découvrir ses sillons, interroger son organisation et scruter son appropriation par les habitants. Ainsi, une réflexion sur l'urbanisation et le végétal se déploie par l'occupation de lieux en friches et, plus généralement, de tout ce que peut rejeter la ville, laquelle impose son rythme effréné. Mais l'observation ralentit ce rythme. Avant de raconter le paysage, d'en restituer les détails, il faut l'observer, découvrir ce qui ne saute pas aux yeux, faire corps avec lui. Je prends le temps de créer. Les plantes de mon atelier poussent en même temps que se dessinent mes œuvres, sourit celle qui avoue : La feuille blanche est une fenêtre vers mon monde intérieur. »
- Prieuré Saint-Vincent
- Du 14 septembre au 24 novembre, du vendredi au dimanche de 14h à 18h
- Entrée libre
MifaMosa illustre les rues
MifaMosa est Orléanais. Illustrateur de rue, comme il se définit lui-même, il joue avec les noms de rue, les mettant en image au travers de mosaïques emplies d'humour, de poésie ou de références culturelles, qu'il colle sur les façades, à proximité des plaques. La mosaïque, il l'a rencontrée par hasard, au détour d'une idée créative qui lui est apparue. « Ma grand-mère n'allait pas bien, explique-t-il. Pour lui redonner goût à la vie, pour lui donner envie d'arpenter les rues, j'ai imaginé un parcours artistique dans la ville. Non loin du lieu où je résidais, sont fabriqués les émaux de Briare. Je suis donc allé en chercher et j'ai illustré les premières rues, à Orléans, où leurs noms éveillent l'imaginaire, comme le font les noms des rues de Chartres. »
La première mosaïque est posée en 2017. S'ouvre alors un appétit artistique qui mènera l'artiste dans une trentaine de villes, en France, mais aussi en Belgique et en Suisse.
Artiste libre
L'inspiration lui vient naturellement. « Il y a des rues dont le nom est très parlant. En général, j'exploite la première image qui me vient. » C'est d'abord sur Internet qu'il repère les noms de rue. Puis il crée ses mosaïques qu'il vient ensuite poser dans la ville, de nuit et incognito, offrant au passant qui lève la tête une occasion de sourire et de s'émerveiller.
En attendant l'exposition de MifaMosa, vous pouvez arpenter la ville en quête de ces œuvres, puisque début juillet, l'artiste a posé 20 nouvelles mosaïques dans les rues de Chartres, portant ainsi leur nombre total à 28.
- Chapelle Saint-Éman
- Du 14 septembre au 8 décembre, du vendredi au dimanche de 14h à 18h
- Entrée libre
