Adjoint en charge de l'Amélioration du Cadre de vie, Guillaume Bonnet rappelle comment la politique de stationnement menée par la Ville a permis d'accroître son offre en souterrain au profit des riverains et de tous les modes de circulation, tout en réduisant la présence de la voiture en surface.
Votre Ville : Depuis 2001, la politique conduite par la Ville a permis de renforcer considérablement l'offre de stationnement. De quelle manière ?
Guillaume Bonnet : La Ville possède plusieurs régimes de stationnement en surface dont le stationnement résidentiel, qui permet aux riverains de se garer sur les emplacements payants de leur secteur, en zone bleue et dans la zone de rencontre bornée de la basse-ville grâce aux deux vignettes délivrées par foyer. L'offre de stationnement en surface à Chartres ne suffisait plus pour répondre aux différents besoins : résidents, clients des commerces, touristes, etc. En quelques décennies, le nombre de véhicules moyen par foyer est passé de 0,8 à 2,3. Face à cette augmentation, la Ville a fait un choix fort, il y a plus de 20 ans : étoffer son offre de stationnement souterrain avec l'objectif de répondre à cette difficulté, de pouvoir toujours accueillir les personnes extérieures à la ville et de réduire la place de la voiture en surface afin de rendre l'espace gagné aux transports en commun et aux modes de circulation douce.
VV : Le parking Cœur de ville est l'exemple le plus emblématique ?
GB : Indéniablement ! Rappelez-vous à quoi ressemblait le boulevard Chasles avant sa création, en 2005. C'était une 2x2 voies bordées par d'étroits trottoirs, où le piéton était contraint de marcher dans l'allée centrale, entre les deux rangées de stationnement. La place des Épars était un vaste rond-point, autour duquel les voitures tournaient non sans peine, pour tenter de se stationner en son centre. Aujourd'hui, tout a évolué positivement. Passé en zone 30, le boulevard Chasles bénéficie d'un aménagement apaisé, avec des couloirs dédiés aux bus et des trottoirs épais, où cohabitent piétons et cyclistes en toute sécurité. Depuis 2001, le nombre de véhicules circulant sur la place des Épars est passé de 48 000 à 14 000, par jour. En 2023, le parking Gare-Colisée est venu répondre aux besoins des près de 10 000 usagers qui empruntent le train chaque jour et ainsi leur éviter une perte de temps pour trouver une place. En résumé, avec ses 3 700 places en souterrain, la Ville n'a jamais autant compté de possibilités de stationnement.
VV : Rendre le centre-ville aux piétons et aux circulations douces contribue-t-il à son dynamisme ?
GB : Oui, toutes les enquêtes le démontrent. La clientèle de centre-ville recherche avant tout un cadre sécurisé et apaisé où il est agréable de flâner sans la contrainte de la voiture. Si rien n'avait été fait à Chartres, deux choses se seraient produites. Les bars et restaurants ne disposeraient pas de terrasses aussi étendues qu'aujourd'hui et peineraient à les remplir. Je rappelle qu'il y a 20 ans, les voitures circulaient et stationnaient librement place du Cygne, place Marceau ou encore sous la halle de la place Billard… Le second effet, c'est la faible attractivité commerciale des villes ne disposant pas d'un centre piétonnier, causée par un sentiment d'inconfort et d'insécurité. C'est pour éviter cela que nous avons agi et instauré, plus récemment, la livraison du « dernier kilomètre ». Il n'y avait rien de sécurisant à voir 170 camions de livraison se rendre quotidiennement en centre-ville, aux grandes heures de fréquentation, d'autant que chaque camion ne venait livrer que 3 ou 4 colis en centre-ville. L'idée est bien de massifier les livraisons : moins de camions mais remplis de colis.
VV : Stationner en souterrain est-il plus avantageux qu'en surface ?
GB : Oui, tout à fait ! Cela s'explique par le forfait post-stationnement, une redevance imposée par la loi depuis 2018 pour le stationnement de surface, dont le montant est de 35 € à Chartres. En clair, il fixe le montant de l'amende forfaitaire au-delà de la durée maximale de stationnement, qui est limitée à 3 h 30 consécutives par demi-journée (sauf pour les détenteurs de la vignette résidentielle). La Ville a fait le choix de rendre les 30 premières minutes de stationnement de surface gratuites, puis d'appliquer un montant d'1,50 € la seconde demi-heure, de 3 € les deuxième et troisième heures et de répartir le montant restant sur la dernière demi-heure. En souterrain, le tarif est plus avantageux, notamment grâce aux offres d'abonnement. Surtout, il faut noter que les parkings Q-Park Cœur de ville, Hôtel de Ville, République et Cathédrale proposent tous les soirs, à partir de 19 h et jusqu'à 7 h le lendemain matin, ainsi que la journée du dimanche de 7 h à 19 h, un tarif unique fixé à 4,80 €. Ajoutons le partenariat entre les Vitrines C'Chartres et Q-Park, qui permet de bénéficier de 30 minutes, voire plus, de gratuité de stationnement en faisant scanner son ticket de parking lors du règlement de son achat dans un commerce partenaire. Enfin, le parking Gare- Colisée met en place des tarifs attractifs les soirs de match ou de concert.
L'offre de stationnement de la Ville
Stationnement résidentiel, stationnement minute, stationnement souterrain, ... En savoir plus.
Stationner dans la zone de rencontre bornée de la basse-ville
La zone de rencontre bornée de la basse-ville (rue Muret, rue des Lisses, rue Chantault…) est entièrement passée en stationnement minute. Pour les riverains du secteur, il est autorisé de stationner sur ces emplacements en continu grâce à la vignette de stationnement dématérialisée dans la limite de 7 jours continus, en conformité avec la loi. Partout ailleurs, la vignette permet de stationner gratuitement sur les places payantes et en zone bleue du secteur de son domicile.
