Dans la droite ligne de son programme éco-ville, Chartres développe depuis 2021 la mise en place d'une politique de l'animal en ville. La Journée de l'animal qui se tient ce 25 mai constitue un rendez-vous plébiscité depuis sa première édition l'année dernière.
Sophie Beurel, conseillère déléguée à l'animal en ville, nous révèle un panorama complet sur les intentions, ambitions et programmations municipales en faveur de l'animal.
Votre Ville : Quelle est l'intention de la politique de l'animal en ville que vous construisez ?
Sophie Beurel : Nous avons souhaité engager une action municipale en faveur du bien-être de l'animal à Chartres. Cette politique tend à établir la meilleure cohabitation possible entre l'animal et l'Homme en ville, et à aller plus loin en matière de bien-être animal en général, en le promouvant partout : dans les foyers, dans la ville, et jusque sur le Plan vert. Il s'avère d'ailleurs que, après trois ans et au fil des différentes mesures que nous avons déjà mises en place, Chartres fait déjà figure de ville pionnière parmi les villes moyennes de France.
VV : L'instauration de cette politique semble venir à point nommé dans le contexte général sur la question de l'animal. Vous vous êtes saisie de l'actualité ?
SB : Non. Notre action découle essentiellement de notre logique éco-ville, initiée depuis plusieurs mandats, et désormais pilotée par ma collègue Maria Jebli-Chedeville. Le développement durable, c'est l'ensemble de tous les facteurs qui peuvent constituer de bonnes conditions de vie. L'animal domestique, compagnon de l'Homme et membre de la famille à part entière, détient une place spéciale dans le foyer. Il est donc normal que nous lui dédiions aussi une juste place parmi nous en ville. Mais, effectivement, vient s'y ajouter en permanence la prise en compte des mesures qui s'établissent au niveau national, notamment en matière de réglementation, et de l'augmentation du nombre d'animaux dans nos foyers.
VV : Comment concevez-vous et mettez-vous en œuvre cette politique ?
SB : Nous avons d'abord identifié les freins au bien-être animal et à la cohabitation citadin-animal les plus faciles à lever. En l'occurrence depuis de nombreuses années, une multitude de canisites permet aux chiens de s'acquitter de leurs petits besoins sans nuire à la propreté du centre-ville.
Nous avions par ailleurs remarqué que nombre de commerces étaient réticents à la présence des animaux de leurs clients. J'ai donc instauré avec les Vitrines C'Chartres un partenariat qui promeut leur accueil dans les commerces. Cela peut paraître anecdotique, mais c'est une réelle avancée, qui influe non seulement sur la fréquentation commerciale, mais aussi sur la relation entre le commerçant, le citadin et l'animal. En comparaison humoristique, les messieurs qui attendent ces dames pendant leurs longs essayages se réjouissent de ne pas le faire sous la pluie ou sous un soleil torride. Et de la même manière, nous mettons en place nos nouvelles mesures petit à petit.
Des campagnes de sensibilisation contre l'abandon des animaux, la réouverture d'un espace canin de liberté, une carte de signalement des animaux au domicile, etc. Je mets un soin particulier à donner à ces actions un caractère accessible et agréable. C'est pourquoi les Chartrains adhèrent à nos initiatives. Voilà tout l'intérêt de notre politique de sensibilisation et de promotion.
Malgré tout, nous ne jouons pas sur un terrain de superficialité. Pour preuve : nos cabanes à chats ont un franc succès. Ces dispositifs, qui sont des points de nourrissage des félins, permettent de faciliter le recensement des chats errants, de les recueillir et, avec l'aide des bénévoles et de la SPA, de les stériliser et de les identifier. Cela évite leur prolifération en ville. Par ailleurs, leur stérilisation permet d'endiguer la transmission de maladies et préserve la biodiversité. Ces cabanes ont donc aussi une finalité de santé publique.
VV : Qu'avez-vous à nous dire pour cette 2e édition de la Journée de l'animal ?
SB : L'idée était de concevoir un rendez-vous, accessible à tous qui soit à la fois ludique et éducatif. Cette journée a pour but de faire passer tous nos messages de sensibilisation et de faire découvrir des mesures de bienêtre et de santé pour les animaux. Elle se veut donc un rendez-vous d'information et d'enrichissement pour tous les visiteurs, y compris pour ceux qui n'ont pas d'animaux. Nous ciblons entre autres les plus jeunes, pour qu'ils aient une meilleure connaissance des animaux, que ce soit pour leur vie personnelle ou qu'ils aient envie de développer une activité professionnelle en lien avec eux. Plus tôt se fait cette sensibilisation, plus elle est efficace. Nous y avons aussi associé notre tissu associatif local, parce qu'il est très dévoué vis-à-vis de l'animal, qu'il s'agisse de défense, de prise en charge ou de sensibilisation. Vous y verrez aussi une représentation des corps cynophiles des forces armées, qui jouent un rôle important dans notre quotidien.
Découvrez le programme de la Journée de l'animal 2024 !
VV : Vous nous pronostiquez un nouveau succès pour cette manifestation ?
SB : Sans aucun doute ! Les retours qui m'ont été faits de la première édition étaient enthousiastes, non seulement de la part des participants et des exposants, mais aussi du public. C'est d'ailleurs ce qui m'a incitée à déplacer cet évènement de la place des Halles vers la place des Épars, pour lui donner une dimension supérieure. Je suis heureuse de constater que cet évènement s'est d'emblée imposé comme un vrai évènement à Chartres.
VV : Des futures actions à nous dévoiler en matière de politique de l'animal en ville ?
SB : Je suis en effet en train de préparer avec notre maire Jean-Pierre Gorges de nouvelles actions mais… il nous reste des calages à opérer. Je n'en dévoilerai donc pas plus pour l'instant, mais je divulguerai mes nouveaux projets en temps voulu !