Suite à la présentation en conseil municipal du projet scientifique et culturel du musée et à la validation du programme architectural, technique et muséographique, un concours de maîtrise d'œuvre a été lancé en septembre visant à esquisser le futur visage de l'ancien palais épiscopal et ses espaces extérieurs, situés dans le périmètre du cloître Notre-Dame.
L'objectif : faire du musée un équipement patrimonial, culturel et touristique majeur qui contribue davantage au rayonnement de la Ville.
Offrir un écrin à la hauteur de sa beauté… classé monument historique en 1906, le musée des Beaux-Arts est situé dans l’ancien palais épiscopal depuis les années 1930, dont les bâtiments qui le composent datent du XVe au XVIIIe siècle, au sein du cloître Notre-Dame et du secteur sauvegardé.
Pour mémoire, la Ville a fait l’acquisition des lieux en 2017, jusqu’alors propriété du conseil départemental, avec l’ambition de réaliser un important projet de rénovation dont la démarche s’inscrit plus largement dans la redynamisation du cœur historique de la Ville et du cloître, initiée en 2001.
Une richesse à développer
À terme, le futur musée doit s’inscrire comme un équipement clé dans un environnement patrimonial, culturel et touristique attrayant. De fait, ces orientations sont définies dans le projet scientifique et culturel du musée, présenté et approuvé en conseil municipal, le 7 décembre 2023. Grégoire Hallé, le conservateur du musée des Beaux-Arts, a eu pour mission dès sa prise de fonction en mars 2021, de rédiger ce document.
Doté d’une programmation culturelle ouverte à tous les publics, dès le plus jeune âge, le musée des Beaux-Arts abrite des collections uniques, constituées depuis 1833 et riches de plus de 50 000 objets provenant de tous les continents, étalées sur 800 ans d’histoire.
Ainsi, le PSC développe des propositions de parcours muséographiques, établis grâce aux différentes collections du musée :
- Les Beaux-Arts du XIIe au XXe siècle : tableaux, sculptures et objets d’art jalonneraient un parcours rempli de chefsd’œuvre : sculptures gothiques, tapisseries du sacre d’Henri IV, tableaux, mobilier de la chambre de Napoléon, vitraux de Gabriel Loire…
- Parcours régional : il mêlerait Beaux-Arts et ethnographie afin d’inscrire le musée dans son contexte territorial : ville, cathédrale, paysages de Beauce, grandes figures…
- Parcours extra-européen : grâce au fonds Bouge, cédé en 1979, le musée dévoilerait une quantité d’objets et de documents liés aux rites religieux ou à la vie quotidienne des populations indigènes, collectionnés par Louis-Joseph Bouge, ancien gouverneur de la France d’Outre-Mer.
Depuis plusieurs années, le travail opéré en coulisses afin de restaurer les œuvres est immense : les objets sont identifiés, photographiés et reconditionnés dans des réserves externalisées et aménagées en lien avec C’Chartres Archéologie.
Le musée propose également une offre transdisciplinaire (musique, danse, théâtre, jeux) conçue en lien avec les autres équipements culturels, pour tous les publics, tout au long de l’année.
Quel visage pour le musée ?
En septembre, une toute nouvelle étape a débuté : le lancement d’un concours de maîtrise d’œuvre qui doit permettre de recueillir les différentes esquisses de projets pour le musée. Quatre dossiers seront retenus à l’issue et admis à présenter leurs offres, courant 2025. Une étape clé selon Isabelle Vincent, adjointe à la Culture et au Patrimoine.
C’est une grande avancée et un vrai tournant pour le musée des Beaux-Arts ! Son conservateur, Grégoire Hallé, incarne et porte à merveille ce projet historique. Depuis le rachat du site en 2017, la Ville est engagée dans cette dynamique de faire du musée un des éléments fondateurs du réaménagement du cloître Notre-Dame.
"Par ce concours de maîtrise d’œuvre de niveau Esquisse +, nous engageons officiellement le projet de rénovation complète du musée dont le cahier des charges détaille les intentions : augmenter la surface du parcours muséographique selon les orientations du PSC ; développer et améliorer l’accessibilité, les espaces d’accueil et de travail ; requalifier les espaces extérieurs faisant partie du cloître ; laisser la possibilité de créer une extension au palais épiscopal ; adapter le musée aux nouvelles normes environnementales ; établir un parcours de collection avec des éléments de médiation dont le numérique… l’objectif est de garder le musée ouvert au public pendant les phases de travaux. C’est avec impatience que nous attendons de découvrir les propositions des candidats et imaginer ensemble le musée de demain", précise Isabelle Vincent.
Grégoire Hallé, conservateur du musée des Beaux-Arts confirme que "ce concours est essentiel puisqu’il rythme et raconte l’histoire du musée. Le travail réalisé ces dernières années a permis d’être aujourd’hui prêt à inscrire le musée dans une nouvelle ère. Il fallait pour cela engager une démarche pluriannuelle sur la restauration des œuvres et trouver un lieu pour aménager des réserves externalisées. Sans cela, il est impossible de libérer des espaces et donc, de développer le parcours de visites".
Factuellement, la Ville n’a jamais autant investi pour son musée depuis 1833. Valoriser les œuvres restaurées a notamment permis de créer des expositions à succès comme celles consacrées à Paul Richer entre septembre 2023 et juin 2024 ou « 1 000 ans de sculptures à Chartres » dans le cadre du millénaire de la crypte.