Juin 2021, un fontis de 5 m de diamètre et 2,5 m de profondeur apparaît dans l'une des terrasses des jardins de l'Évêché. La Ville sécurise le périmètre.
Karine Dorange nous restitue ce qui en est découlé : « L'origine de cet effondrement ne nous était pas certaine, mais l'hypothèse de cavités souterraines s'imposait. Sans connaissance de la structure des sous-sols des jardins, la première nécessité était de sécuriser un périmètre large. Une évolution de l'accident était en effet possible, et il était indispensable que le public n'encoure aucun danger ».
Après les premières inspections, le phénomène est identifié. Des épaisseurs de sol surplombant une cavité souterraine se sont effondrées les unes sur les autres jusqu'à atteindre le niveau de surface. À l'origine : l'infiltration puis l'accumulation d'eau dans des caves souterraines, qui ont délité la maçonnerie des parois d'un puits de ventilation.
« Après les très fortes pluies du début d'été 2021, cette détérioration de structure souterraine n'était pas la première à laquelle nous avions affaire. En revanche, le problème était plus important du fait de la proximité immédiate du mur de soutènement des terrasses des jardins : un mur de 23 m de haut, dont la qualité des assises ne nous était pas bien connue. De surcroît, des “fissures de traction” apparues peu après à une dizaine de mètres du fontis, en proximité du mur, nous préoccupaient. Le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) dont nous avions sollicité les services a inspecté le périmètre. »
Durant de longs mois, le Bureau expert ausculte le terrain et les structures de soutènement des terrasses, pour apprécier leur stabilité et déterminer quelles mesures de court puis long termes doivent être mises en place. Des capteurs sont posés jusqu'en mai 2023 sur les murs, à différents endroits et hauteurs, et les sols sont sondés tous les 5 m pour détecter la présence d'autres cavités. Puis une campagne de carottages et forages est menée pour déterminer leur résistance aux pressions du mur.
Été 2023, il est établi que la portion de mur la plus proche du fontis avait légèrement modifié son assise en comprimant sur les sols meubles, et les sondages avaient révélé une cavité à 7 m de profondeur qui s'étire en longueur parallèlement au contrefort, avec une chambre centrale de grand volume.
« À présent, il s'agit de consolider les jardins et leur structure. Un étaiement des murs est en préparation et un complément d'études géotechniques doit déterminer la meilleure solution de stabilisation. L'objectif est de bien sûr rouvrir l'ensemble de ce périmètre patrimonial, mais seulement lorsque sa remise en état sera sûre. Nous savons que les travaux seront importants, et nous les mènerons dans la stricte observance de ce que détermineront les études du BRGM, sans chercher à précipiter les délais. »