Adjointe en charge de la démarche Éco-Ville et cheffe de projet du quartier Roseraie-Rechèvres, Maria Jebli-Chedeville explique comment s'opère son évolution, par la densification et la renaturation cohérentes des espaces autrefois occupés par des maisons de plain-pied, pour un meilleur cadre de vie des Chartrains.
Votre Ville : En tant qu’élue référente du quartier Roseraie-Rechèvres, quel est votre regard sur l’évolution du quartier ?
Maria Jebli-Chedeville : Pour commencer, rappelons le contexte historique. Le quartier de Rechèvres a été construit dans les années 50 sur un modèle différent des grands ensembles de Beaulieu et de la Madeleine. Là, ce sont des maisons de plain-pied qui ont vu le jour dans un environnement espacé. Au même titre que ces deux quartiers, la transformation de Rechèvres s’adapte à sa propre typologie et à son esprit de cité-jardin, en adéquation avec les enjeux de la ville actuelle. Ainsi, la ZAC de Rechèvres a été conçue pour répondre aux enjeux climatiques et aux besoins spécifiques de Chartres. Outre les logements de petites et moyennes tailles et les maisons dotées de jardins arborés, des noues ont été aménagées le long des voies de circulations. Ces fossés peu profonds ont pour intérêt de recueillir et de laisser s’infiltrer les eaux de pluie. Ils évitent de saturer les réseaux d’eau pluviale et offrent une meilleure gestion restaurative de l’eau.
Ces noues sont végétalisées de saules et plantes à fleurs et s’ajoutent à l’importante présence paysagère du quartier. Plantations arbustives, d’alignement ou de bosquets d’arbres et prairies sont ensemble une réserve de biodiversité majeure. Et les chiffres sont parlants : 1 270 nouveaux arbres, 1 650 arbrisseaux en haies et 6 500 arbustes ont été déjà plantés à Rechèvres dans le cadre de l’aménagement du quartier.
Plantations arbustives, d’alignement ou de bosquets d’arbres et prairies sont ensemble une réserve de biodiversité majeure. Et les chiffres sont parlants : 1 270 nouveaux arbres, 1 650 arbrisseaux en haies et 6 500 arbustes ont été déjà plantés à Rechèvres dans le cadre de l’aménagement du quartier.
Planter et végétaliser, c’est préserver le cadre de vie et offrir une meilleure qualité de vie à chacun.
VV : En quoi le parc du Verger constitue-t-il un nid de biodiversité en plein cœur du quartier ?
MJC : Renommé en juin parc Bernadette-Joachim en l’honneur de cette ancienne adjointe au maire en charge de l’environnement et du cadre de vie, le parc du Verger propose 8 000 m² de végétations en tous genres. Bénéficier d’un tel havre de paix et de loisirs au milieu d’un quartier est une véritable chance. Arbres fruitiers, buissons nourriciers et plantes aromatiques s’y épanouissent au plus grand plaisir des riverains et des animaux puisque la cueille des fruits est en totale libre-disposition.
À cela, nous pouvons également compter la trentaine de grands arbres qu’abrite le parc auxquels s’ajoutent une centaine d’arbres sur tiges et une vingtaine en cépée. Enfin, le parc du Verger a la vocation d’être un formidable espace de rencontres intergénérationnelles par sa situation géographique, à proximité des écoles maternelle et élémentaire et du futur Ehpad.
VV : Plus globalement, le projet « 1 000 arbres » est-il l’illustration de la Ville renaturée ?
MJC : S’il est impossible pour des raisons évidentes d’implanter la forêt en ville, nous avons pris la mesure d’ajouter aux 8 000 arbres existants à l’arrivée de l’équipe municipale en 2001 3 000 arbres supplémentaires. D’ici 2026, ce sont 1 000 arbres qui viendront renforcer toute la richesse végétale qu’offre la ville. Il est important de préciser que tous les arbres sont numérotés et disposent d’une fiche d’identité. Ainsi, nous pouvons suivre leur évolution et leur état de santé. Dès lors qu’un arbre doit être enlevé, pour diverses raisons, nous veillons à en replanter trois.
À Chartres, les arbres sont avant tout des arbres d’ornement et d’agrément. Nous tenons compte de l’évolution climatique en sélectionnant des essences plus adaptées comme les arbres fruitiers qui font le bonheur de la faune. J’encourage vivement les Chartrains à découvrir les nombreux arbres d'exception disséminés partout en ville : le ginkgo biloba au jardin d’horticulture, le Désespoir des singes du parc André-Gagnon ou le tilleur argenté du square des Maréchaux.
La Ville est un puits de nature qui dévoile une richesse végétale insoupçonnée, comme en témoigne le Plan Vert. Plus de 20 kilomètres de cheminements piétons et cyclistes s’étendent principalement aux bords de l’Eure. Auparavant inaccessibles, ces ressources de fraîcheur sont aujourd’hui ouvertes, protégées et valorisées. Et au milieu coule une rivière…
Dossier Désartificialisation
Désartificialisation : « C'est affaire de développement, de bon sens et d'équilibre ».
Chartres, au top de la nature en ville.
Requalification urbaine : reconstruire la ville sur la ville.
Rénovation urbaine : des espaces verts à la place des parkings.
Projets urbains : liaisons douces.
Éco-Ville : « planter et végétaliser, c'est offrir une meilleure qualité de vie à chacun ».