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Les trois priorités du maire Jean-Pierre Gorges en 2025

A gauche, photo de Jean-Pierre Gorges, maire de Chartres. Au milieu, la plateforme intermodale de la gare de Chartres. A droite, les jardins de l'Evêché. En bas, Novo Nordisk.Cadre de vie

02 janvier 2025

Le maire Jean-Pierre Gorges a souhaité consacrer sa première interview de l'année à son programme d'action pour 2025. Trois priorités : le respect de ses engagements envers les Chartrains, la sécurisation des jardins de l'Évêché et enfin, le logement pour répondre aux besoins nés du développement économique de la Ville et de l'Agglomération.


Votre Ville : Comment regardez- vous les perspectives financières de la Ville de Chartres au regard de la situation nationale ?

Jean-Pierre Gorges : Je ressens une inquiétude dans la population, à Chartres comme ailleurs. Le pays est à l'arrêt et ce n'est pas durable. À Chartres, la situation est différente : à la Ville comme à l'Agglo, nous ne connaissons pas plus que vous les contraintes supplémentaires qui nous seront imposées puisque le Budget de l'État 2025 n'existe toujours pas. Pour autant, nos fondamentaux financiers sont assurés.

Depuis près d'un quart de siècle, nous avons fait de l'investissement une priorité. Le retard accumulé pendant des décennies devait être rattrapé. Et nous l'avons fait en baissant les taux des impôts locaux des Chartrains pendant 20 ans. En 2020, la suppression discutable de la taxe d'habitation nous a empêchés de continuer. Mais nous avons pris l'engagement devant les Chartrains de ne pas augmenter les taux de la taxe foncière jusqu'à la fin du mandat. Cet engagement sera tenu.

Nous pouvons le faire car notre recours à l'emprunt a été exclusivement consacré à l'investissement et non plus comme avant à payer les fins de mois du fonctionnement de la Ville. Quand nous avons emprunté, nous avons profité à plein de la période où les taux d'intérêt étaient extrêmement bas et nous avons toujours gardé les yeux fixés sur notre ratio de désendettement. Celui-ci s'est un peu alourdi ces deux dernières années car nous avons beaucoup réalisé. 

Chartres dispose maintenant de grands équipements de qualité pour les 50 ans à venir.

Rien qu'en 2024, nous avons mis en service le Pôle gare. Et depuis 2001, nous avons posé 600 millions € d'investissements structurants. Il s'agit d'investissements solides. Nous n'aurons pas à les faire deux fois avant un demi-siècle. Chartres a non seulement rattrapé son retard mais elle dispose maintenant de grands équipements de qualité pour les 50 ans à venir. Ils sont le gage de notre attractivité. Comme en témoignent les grands investissements industriels qui sont déjà lancés : 3 milliards d'euros ! Notre ratio de désendettement va donc redescendre, naturellement.

Nous aurons réalisé, tenu nos engagements, sans augmenter les taux de nos impôts locaux. Dans tous les cas de figure, je ne crois pas que la hausse des impôts soit la solution. Si c'était le cas nos prédécesseurs nous auraient laissé une ville riche et équipée.

Quotidien, circulation, sécurité, stationnement, propreté... cela a toujours été notre priorité.

VV : Que retenez-vous de ce que vous disent les Chartrains lors des réunions publiques dans les quartiers ?

JPG : Ils ne me parlent jamais des grands équipements qui font l'unanimité dès qu'ils sont mis en service et fonctionnent. Ils me parlent de leur quotidien, de circulation, de sécurité, de stationnement, de propreté ici ou là… De leur vie tout simplement. Cela a toujours été notre priorité. Vous ne pouvez pas vanter de grands équipements à venir si vous n'assurez pas la propreté, la sécurité, le fonctionnement des services publics au quotidien.

J'ai encore eu l'occasion de le vérifier lors des trois banquets successifs des seniors qui ont rassemblé 3 600 de nos anciens. Quand vous faites le tour des tables, vous sentez tout de suite l'ambiance, vous voyez si la confiance est là. Les gens vous confient leurs problèmes s'ils savent que vous allez y répondre dans la mesure du possible. Et là l'ambiance était excellente. La relation de proximité n'était pas un artifice de tribune.

C'est pour cela que le mandat de maire est le plus beau qui soit. On peut tout vous dire comme à son médecin de famille. Après, quand vous avez noté toutes ces demandes, c'est au maire et à l'équipe municipale d'y répondre. C'est un travail de suivi permanent. Les Chartrains savent bien que je n'ai jamais attendu les périodes électorales pour aller les rencontrer régulièrement dans leurs quartiers.

C'est aussi une leçon d'humilité, car le monde parfait n'existe pas. Les Chartrains ne me demandent pas de tout faire, mais de réussir à faire mieux qu'avant. Ils me demandent aussi de leur dire si c'est possible. Et sinon, pourquoi.

Les cabinets d'experts nous disent d'agir sur l'ensemble des jardins de l'Évêché pour le soutenir et le stabiliser.

VV : Que vous inspirent les derniers éboulements survenus dans les jardins de l'Évêché ?

JPG : D'abord que je ne regrette pas un instant de les avoir fermés au public lorsque les premiers effondrements sont survenus. À l'image du Pôle gare et de sa plateforme intermodale où la gare routière est entrée en service, la Ville dispose de grands équipements publics au bénéfice de son attractivité.

Deuxièmement que le problème ne se réduit pas à un seul endroit, mais que c'est l'ensemble du site qui est menacé. L'endroit est partout plus ou moins creux avec des cavités élargies par les pluies abondantes ces derniers mois. Nous avons désigné des cabinets experts, et ils nous disent tous qu'il va falloir agir sur l'ensemble du site pour le soutenir et le stabiliser.

VV : Cela veut dire injecter du béton sous ses escarpements ?

JPG : Exactement ! Du solide, mais rien de visible.

VV : Vous avez aussi évoqué l'idée de parkings souterrains ?

JPG : L'urgence relative ne vous interdit pas d'être intelligent, de voir une opportunité émerger dans la difficulté. La Ville n'est propriétaire des jardins de l'Évêché que depuis quelques années, mais nous constatons en revanche depuis longtemps le manque d'espace de stationnement dans le quartier environnant la collégiale Saint-André.

Alors, si nous devons injecter du béton sous la pente des jardins pour les consolider, nous pouvons peut-être aussi « avoir le béton intelligent ». Installer sous les jardins un parking, financé par des fonds privés, à destination des habitants du quartier Saint-André. Faire d'une pierre deux coups, comme dit le dicton populaire.

Nous réfléchissons aussi à un deuxième endroit où installer du stationnement pour les habitants du quartier. Ce parking-là serait semi-enterré et prendrait place dans la butte qui soutient aujourd'hui la maison qui sert au service de recrutement des Armées qui va déménager. Ce projet nous permettrait aussi d'aborder enfin le réaménagement de la place Saint-Pierre, qui mérite mieux que de rester un parking.

Il faut concentrer nos moyens sur la réhabilitation des jardins de l'Évêché.

VV : Même si les parkings peuvent se faire avec un financement privé, tout ce travail de restauration patrimoniale va demander de l'argent ?

JPG : Ce sera de la bonne dépense, de la dépense d'investissement, et quel meilleur investissement que celui qui consolide et embellit le site de la cathédrale ? Nous avons commencé à restaurer ce site après avoir acquis le bâtiment du musée des Beaux-Arts. Et nous éliminons progressivement les « verrues », ces bâtiments relativement récents qui n'avaient rien à faire là.

Autour de l'esplanade, dont le plan d'aménagement a été approuvé à l'unanimité par la Commission nationale du patrimoine et de l'architecture (CNPA), nous devons installer la Maison internationale de la cosmétique, relancer le Centre international du vitrail, tirer le meilleur parti de l'ancienne école Gérard-Philipe, réaménager l'intérieur de la maison canoniale, sans oublier la réhabilitation du musée.

Avec cette multitude de projets autour de la cathédrale, il faudra fixer la priorité et le calendrier des investissements. En attendant, à nous de tirer le meilleur parti de l'existant, qui est déjà considérable et auquel les Chartrains sont très attachés.

3 milliards d'euros d'investissements industriels sur le territoire de Chartres métropole conduisent à la création de 1 500 emplois qualifiés.

VV : Dernière priorité à vos yeux, encore et toujours le logement ?

JPG : C'est l'évidence. Et c'est une constante de notre engagement depuis près d'un quart de siècle. Nous avons voulu ce changement majeur dans tous les quartiers de Chartres et nous le faisons au rythme des habitants. En proposant à chaque famille invitée à déménager une solution meilleure que celle dont elle bénéficie pour l'heure.

Nous avons commencé par Beaulieu qui va achever sa transformation. Nous engageons celle de La Madeleine. Nous revitalisons progressivement la partie haute du centre-ville historique pour y faire revenir des familles et conforter le dynamisme de ce grand centre commercial à ciel ouvert de l'Agglomération. C'est une grande entreprise urbanistique et sociale.

Quand vous regardez les 3 milliards d'investissements industriels d'ores et déjà engagés sur le territoire de Chartres métropole, ceux-ci vous conduisent rapidement à la création de 1 500 emplois qualifiés.

Ces personnels ne viendront pas tous du recrutement local, même si nous devons encore renforcer nos capacités de formation professionnelle et technique supérieure. Comment allons-nous loger ces nouveaux habitants, qui sont et seront à la recherche de logements de toute natures, sociaux pour une part, mais aussi intermédiaires à destination des catégories moyennes et même haute gamme pour ceux qui le souhaiteront ? C'est une question économique évidente mais c'est aussi, et peutêtre d'abord, une vraie question sociale.

Une bonne politique du logement, c'est aussi l'environnement d'équipements, de transports publics et d'espaces verts qui l'accompagnent.

Si nous nous reposons seulement sur l'immobilier existant, nous prendrions le risque de provoquer une hausse générale des loyers qui ne fera que des mécontents et « plombera » l'attractivité de la ville, freinera son développement économique et sa prospérité relative d'aujourd'hui.

En restant fidèle à nos principes d'équilibre et de mixité sociale, nous ne devons pas retomber dans les erreurs d'avant, de cet urbanisme d'opportunité laissé au bon vouloir des promoteurs. Ceux-ci ont leur utilité mais dans le cadre de l'aménagement urbanistique global de chaque quartier et de la Ville dans son ensemble, et au-delà de l'Agglomération toute entière. Une bonne politique du logement, ce n'est pas seulement le logement lui-même mais l'environnement d'équipements publics, culturels et sportifs, de transports publics et d'espaces verts qui l'accompagnent nécessairement. Pas au « p'tit bonheur la chance » mais au bonheur des Chartrains qui y vivront !

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