Dans les prochaines semaines, une campagne de travaux sera engagée sur les façades extérieures et la toiture de la Méd'IAthèque. L'objectif : embellir ce monument patrimonial et culturel de Chartres, dans le respect de son identité, d'ici 2027. Une année qui s'avérera doublement symbolique. Les explications d'Isabelle Vincent, adjointe à la Culture et au Patrimoine.
Votre Ville : Pour quelles raisons la Ville a-t-elle décidé d'engager des travaux sur la Méd'IAthèque ?
Isabelle Vincent : Tout d'abord, remontons dans le temps. En 2005, la Ville fait l'acquisition de l'hôtel des Postes, splendide œuvre d'art architecturale signée Raoul Brandon et réponse contemporaine à notre cathédrale, achevée en 1928. Elle a alors engagé la réhabilitation du bâtiment en une médiathèque, avec l'ambition de l'intégrer au boulevard de la Culture. La réalisation du projet, qui a concerné essentiellement les parties intérieures de l'édifice, a été confiée à l'architecte Paul Chemetov.
Au cours des travaux, il n'y avait pas eu d'interventions significatives sur les façades extérieures et la toiture. Un diagnostic, établi en 2020, nous a alertés sur l'état dégradé avec le temps de certaines pierres et pignons, d'où la nécessité d'engager des rénovations, autant pour des raisons de sécurité que pour préserver et entretenir ce trésor patrimonial de notre cité.
VV : Concrètement, en quoi consisteront les interventions ?
IV : Fin mars-début avril, les échafaudages seront posés, préalablement au coup d'envoi des travaux. Ils comprendront la révision générale des ardoises et des zingueries attenantes ; la réfection des couvertures des lucarnes et noues ; le nettoyage des parements ; la restauration des garde-corps des loggias ainsi que des calfeutrements et des patines d'harmonisation.
L'objectif est de restaurer à l'identique notre joyau patrimonial et culturel, donc de préserver l'intégralité du bâtiment. Pour cette raison, les travaux se dérouleront en trois tranches, sous la conduite du cabinet APGO Architecture et Patrimoine, spécialisé dans la réhabilitation et la restauration de monuments patrimoniaux.
Pendant cette période, nous veillerons à maintenir la Méd'IAthèque ouverte aux usagers, qui seront informés en continu sur l'évolution des aménagements. Ce fut le cas en décembre dernier, lorsque nous avons dû procéder à des travaux d'étanchéité au niveau de la rotonde, où une fuite avait été constatée après des intempéries. Garantir l'accueil sécurisé et la circulation des usagers reste notre priorité.
VV : Pourquoi les travaux dureront-ils deux ans ?
IV : Au vu de l'ampleur et du coût des travaux, environ 2 millions d'euros, un investissement pluriannuel a été nécessaire, lequel mobilise automatiquement l'appui de la Drac (Direction régionale des affaires culturelles) à hauteur de 20 % du montant global, étant donné que l'édifice est inscrit à l'inventaire des Monuments historiques depuis 1994. Aussi, la Ville bénéficie de la DSIL (Dotation de soutien à l'investissement local), un fonds d'état qui sert également à la restauration des ateliers Lorin. Ces soutiens témoignent du travail de la Ville auprès de ses partenaires et de la reconnaissance de l'État.
Ayant conscience du temps de ce chantier, nous demandons au public un peu de patience. Nous ne manquerons pas de leur détailler les évolutions de cette rénovation minutieuse, qui fait appel à plusieurs corps de métiers spécifiques.
VV : L'année 2027 sera d'ailleurs particulière ?
IV : Oui, à plus d'un titre ! Elle marquera le vingtième anniversaire de la Méd'IAthèque mais également le centenaire du monument, labellisé « Patrimoine du XXe siècle » en 2016. Ces deux célébrations seront l'occasion de fêter à grande échelle sa riche histoire patrimoniale et le succès d'un équipement multimédia en permanence tourné vers le futur, que plébiscitent des milliers d'usagers chaque année.
- Coût des travaux : 2 millions d’euros TTC
- 20 % : le niveau du soutien financier de la Drac
- 330 000 € : le montant versé par la DSIL