Un don enrichit les collections du musée des Beaux-Arts

C'est un magnifique cadeau de Noël, qu'ont reçu avant l'heure la Ville et le musée des Beaux-Arts. Un généreux tourangeau, Francis Crouvizier, a fait don d'un élément de retable en bois datant de la Renaissance.

« Le musée dispose d'un fonds d'œuvres en bois composé notamment d'éléments de retables datés des XVe et XVIe siècles, explique Isabelle Vincent, adjointe à la Culture et au Patrimoine. Parmi elles, le musée conserve une Mise au Tombeau abbevilloise et stylistiquement très proche de l'œuvre que Francis Crouvizier vient de nous donner, la Descente de la Croix. Les différents spécialistes sollicités penchent pour une origine abbevilloise de ce relief. Cette nouvelle œuvre trouve donc naturellement sa place dans la collection, et aura une place de choix, au même titre que le fonds de sculptures en bois, dans la future muséographie, laquelle sera mise en place après la rénovation du musée et l'augmentation du parcours de visite. »

3 questions à Francis Crouvizier, donateur

Votre Ville : Quand et comment êtes-vous entré en possession de cette œuvre ?

Francis Crouvizier : En 1956. J'avais 20 ans et je m'intéressais à l'art religieux. J'ai acquis cet élément de retable auprès d'un brocanteur installé à Tours, à l'occasion de la foire annuelle.

VV : Que représente-t-il pour vous ?

FC : Il a accompagné 68 ans de ma vie, constituant un point de repère familier au gré de mes déménagements successifs, jusqu'à la chambre que j'occupe aujourd'hui en Ehpad.

VV : Pourquoi avez-vous décidé de faire don de cette œuvre au musée des Beaux-Arts de Chartres ?

FC : La retraite m'a donné le temps d'entreprendre des recherches pour la situer dans le temps et dans l'espace. La lecture d'articles et d'ouvrages spécialisés, ainsi qu'un certain nombre de visites d'églises et de musées m'ont amené à en situer l'origine au début du XVIe siècle. Mais surtout, une comparaison attentive avec un élément conservé au musée des Beaux-Arts de Chartres m'a amené à estimer qu'ils provenaient tous deux du même retable, ou au moins du même atelier de sculpteur. Dans ces conditions, bien que je sois Tourangeau, c'est au musée chartrain que j'ai souhaité faire ce don. Réunis ensemble, ces deux éléments de retable offriront aux visiteurs une approche pleine de sens de l'art sacré de la Renaissance.