Sortir à Chartres
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Les ponts et tertres
Le pont Bouju
Appelé Grand Pont et pont du Château, parce qu’il desservait le bourg du château des comtes, le pont Bouju fut longtemps le pont le plus important de la ville. Il doit son nom à une famille riveraine qui vivait à Chartres dans la deuxième moitié du 18e siècle.
Des maisons bâties sur ses flancs ne facilitaient pas le passage des voyageurs. La dernière disparut en 1871. Mais la rue du Bourg (autrefois rue du Bourg-du-Château), qui fait suite au pont, a conservé la plupart de ses maisons anciennes à pans de bois.
Le pont des Minimes
Son nom fait référence au couvent des religieux établi à proximité après 1615 et dont le portail d’entrée est encore visible dans l’alignement du pont, à l’extrémité de la rue de la Corroirie. Le pont des Minimes ferme un plan d’eau qui fut, jusqu’au 16e siècle le bassin du port (sans doute fort rudimentaire) de Chartres.
Pendant la Révolution, comme beaucoup d'autres, le pont des Minimes fut rebaptisé. On lui donna le nom de pont des Casernes en référence aux casernes de cavalerie installées non loin (à gauche de l'impasse de Coin-Cornu). Ces casernes créées au milieu du 18e siècle restèrent en service jusqu'en 1840.
Le pont Neuf
La construction du pont Neuf fut décidée en 1783. Le riche entrepreneur Charles-Henri Chasles, père du futur député-maire de Chartres Adelphe Chasles, obtint l’autorisation d’utiliser une main-d’œuvre bon marché, constituée de prisonniers de guerre prussiens et espagnols.
Coupé comme beaucoup d’autres ponts chartrains par l’armée allemande en retraite le 16 août 1944, le pont Neuf fut reconstruit à l’identique plusieurs années après.
Le pont Saint-Hilaire
Classé monument historique depuis 1925, le pont Saint-Hilaire doit son nom à l’église paroissiale qui existait jadis sur la place voisine, à côté de l’abbatiale Saint-Père, et permettait aux voyageurs venant d’Orléans de franchir l’Eure pour atteindre le cœur de ville.
Construite en 1106, l'église Saint-Hilaire servit à l'usage paroissial jusqu'à sa démolition sous la Révolution. Elle était l'une des plus peuplées de la ville, habitée surtout par des artisans et ouvriers du textile, fileurs, tisserands, foulons, teinturiers, établis au bord de la rivière. La grande maison sur arcades, voisine du pont est peut-être une des maisons de changeurs signalées au 16e siècle.
À la Révolution, la Société populaire des Sans-Culottes utilisa l'église comme local avant sa démolition. Le pont fut alors rebaptisé pont des Sans-Culottes.
En 1944, tous les ponts établis sur le Fossé-Neuf étant impraticables, l'avant-garde de l'armée américaine dut emprunter ce pont pour poursuivre son avance.
Le pont Saint-Thomas
Baptisé au 14e siècle pont Boysard, il changera de nom à la fin du 18e siècle, sans que l’on sache s’il le tirait d’un riverain, de l’apôtre célèbre pour son incrédulité ou de l’évêque Thomas Becket, le martyr de Canterbury, que l’église de Chartres vénérait particulièrement, au point d’avoir fait édifier en sa mémoire une chapelle dans l’actuelle rue Saint-Thomas.
Le pont du Massacre
D’abord pont des Sept-Arches (il n’en compte plus que six), puis pont du Bureau, le pont du Massacre récupéra son nom définitif au 16e siècle en référence à l’abattoir voisin, qui portait alors le nom de « Massacre ». Les révolutionnaires, qui ne manquaient pas d'humour, le baptisèrent pont de la Régénération !
Auparavant, on trouvait là un ancien ouvrage fortifié dit le Vieux-Château, à l'emplacement duquel le roi Louis XI aurait voulu se faire construire un manoir. Le terrain fut revendu à la ville par le roi François 1er, en 1520.
En aval, le passage de la rivière était barré par les herses de Léthinière.
La chapelle située à l'extrémité du pont, dite chapelle de la Brèche, a été élevée en reconnaissance de la protection que la Vierge aurait accordée à la ville lors du siège de 1568, recueillant les boulets ennemis dans les plis de son manteau.
Vers l'amont, le vannage est celui du moulin du Bureau des pauvres dont l'hospice était proche.
Le pont Saint-Père
Construit à l’origine en bois, le pont Saint-Père est certainement le plus ancien pont de Chartres. Au 14e siècle, il servait de retenue à trois moulins (Saint-Père, des Morts et Herle), qui n’en firent bientôt plus qu’un.
En 1892, sous une de ses arches, on ménagea une porte permettant aux ouvriers de la ville d'aller curer la rivière. Il n'en reste aujourd'hui que l'armature.
Le pont Taillard
Pont de l’Abreuvoir au XIIIe siècle, puis pont Tailhard ou Taillard, il tire son nom des harts (liens d’osier ou de bois) qu’on allait tailler dans les bois sur le coteau, ou peut-être du marché aux harts qui se tenait à proximité. Au 16e siècle, c’était le seul pont de la ville à porter des maisons.
Pendant la Révolution, il fut appelé pont Tricolore.
Le pont de la porte Morard
Un personnage nommé Morard laissa son nom à la porte construite en ce lieu, et donc au pont.
Le pont de bois qui franchissait le fossé creusé en 1357 pour prévenir la menace anglaise fut remplacé par un pont de pierre en 1747. Alors que la porte, sans intérêt architectural, a été démolie en 1847.
En août 1944, l'armée allemande en retraite a mis hors d'usage tous les ponts enjambant le fossé sauf celui-ci, qui fut sauvé par deux courageux habitants du quartier. Sa sauvegarde a permis aux Alliés de poursuivre sans retard leur avance victorieuse.
Les tertres
Prenez la voie de l’exercice en empruntant l’un ou plusieurs des six tertres qui reliaient au Moyen Âge la ville haute à la ville basse et aux bords de l’Eure :
- Le tertre du Pied-Plat, entre la rue des Écuyers et la rue aux Juifs.
- Le tertre de la Poissonnerie, en dessous de la maison du Saumon.
- Le tertre Saint-Éman, reliant les rues Saint-Eman et de la Corroirie.
- Le tertre Saint-François, qui part de la place de l’Étape-au-Vin.
- Et le tertre Saint-Nicolas, qui longe les jardins de l’Évêché pour rejoindre la collégiale Saint-André.
Constitué de 155 marches, ce dernier avait une fonction de liaison avec l’ancien port de la batellerie. S’il doit son nom au saint patron des enfants et des mariniers, il en connut un autre moins reluisant au Moyen Âge, où on l’appelait rue Cligne-putain, très certainement en raison de son activité nocturne.
La rue des Écuyers
En venant de la porte Guillaume, remontez la rue des Écuyers et ses pavés à l’ancienne, qui présente l’un des ensembles les mieux restaurés du vieux Chartres. Certaines maisons (aux n° 9 et 17) ont ainsi conservé leur portail à bossages surmonté d’un œil-de-bœuf.
L’escalier « de la reine Berthe »
En bas de la rue des Écuyers, admirez la tourelle Renaissance de l’escalier en colimaçon « de la reine Berthe ». Veuve du comte Eudes de Chartres en 995, Berthe de Bourgogne fut remariée au roi de France Robert le Pieux et termina sa vie dans le château tout proche.
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Crédits photo de fond : Alexandra Rousseau.