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Richard Lizurey : assurer la même sécurité dans toute la zone urbaine et au-delà

La sécurité, une stratégie désormais intercommunale. Richard Lizurey, adjoint au maire en charge de la Sécurité et de la Tranquillité publique et vice-président de Chartres métropole délégué à la stratégie territoriale de sécurité et de prévention de la délinquance, décrit l'extension nécessaire d'une stratégie initiée à Chartres.

Comment avance la mise en œuvre de votre stratégie intercommunale de sécurité ?

Nous avons déjà beaucoup progressé, depuis la mise en service du nouveau Centre de supervision intercommunal (CSI) dans ses installations de l'hôtel de Ville et d'Agglomération.

Notre CSI est relié depuis la fin 2023 à toutes les communes de la zone urbaine et ce sera progressivement le cas de 65 communes de l'agglomération sur 66. Seule Barjouville n'a pas souhaité adhérer à ce dispositif. Finis les débats passés sur les caméras de vidéoprotection, leur utilité et leur légitimité. Rappelons quand même que seules Chartres et Lucé disposaient jusqu'à une date récente d'un Centre de supervision urbain.

Nos images sont partagées avec tous les acteurs de la sécurité de l'État, Police nationale et Gendarmerie nationale. Sur le plan matériel, nos caméras sont pratiquement toutes homogènes, avec du matériel de dernière génération et des images de bonne qualité. Leur nombre et leur réseau va continuer de s'élargir.

Les écrans du Centre de supervision intercommunal

Le matériel c'est bien, mais les moyens humains sont-ils également concernés ?

Depuis mai dernier, une convention intercommunale permet aux polices municipales de chaque commune de la zone urbaine d'intervenir les unes chez les autres, si besoin est.

En 2024, nous allons recruter et former des policiers municipaux intercommunaux qui seront mis à disposition des communes qui en sont dépourvues, en fonction des besoins exprimés et sur la base d'une nouvelle convention. Tous les policiers municipaux sur le territoire de Chartres métropole seront équipés de matériels radio compatibles.

Nouveauté encore, nous allons recruter et former à Chartres deux équipes cynophiles (le maître et son chien) qui pourront ensuite intervenir dans la zone urbaine.

Nous étudions aussi, en liaison avec la Police nationale et la Gendarmerie nationale, la création de patrouilles à cheval dont le premier terrain d'intervention sera évidemment le Plan Vert, et au-delà…

Comment regardez-vous l'évolution de votre stratégie ?

Elle développe toujours ce qui a été initié de longue date par le maire Jean-Pierre Gorges à Chartres. Lors des émeutes qui ont touché la France au début de l'été dernier, nous avons constaté que Chartres avait été moins impactée que d'autres communes et villes moyennes.

Sans triomphalisme, cela vient nous conforter dans le développement de notre politique intercommunale, car les délinquants ignorent bien sûr nos limites administratives. Une avancée ici doit profiter aux autres, et nous faisons tout cela en parfait accord avec les autorités de l'État, administratives et judiciaires.

Il s'agit de mettre en place un écosystème de sécurité globale, pour assurer le même climat de tranquillité partout : ville apaisée, agglo apaisée.

Dans quelles directions est-il encore possible d'avancer ?

La sécurité n'est pas une science exacte et les domaines de compétence de chacun restent délimités. Les polices municipales ne traitent pas la délinquance et la criminalité de haut niveau comme le trafic de drogue ou le terrorisme. Mais elles peuvent informer, et encore mieux alerter, la Police nationale et la Gendarmerie nationale. C'est pourquoi je me réjouis de la bonne ambiance de travail entre toutes les autorités concernées. Toutes les planètes sont bien alignées.

Cette confiance permet d'optimiser nos moyens. Ainsi nous travaillons avec la Gendarmerie nationale dont certains de leurs réservistes assurent une présence dans et aux abords de nos transports publics, selon des modalités définies dans une convention. Il pourra en être de même avec la Police nationale dès qu'elle aura également recruté des réservistes.

Cette vision globale de la sécurité doit enfin nous conduire à traiter les menaces nouvelles, notamment consécutives à l'évolution des technologies. Nous avons donc recruté, il y a déjà plus d'un an, un spécialiste de la cyber-sécurité avec qui nous mettons en place une stratégie de sécurisation des systèmes d'information, pour prévenir et traiter les attaques qui visent tous les types de collectivités. Il y a là un gros travail de prévention à faire : il nous faut sensibiliser et former tous les élus et agents de l'Agglomération, puis diffuser cette culture d'hygiène informatique à d'autres acteurs avec lesquels nous sommes en contact.

Face à des menaces complexes qui évoluent en permanence, volonté, cohérence et anticipation, ces mots d'ordre de Chartres et de l'Agglomération valent évidemment aussi pour la sécurité.