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Maria Jebli-Chedeville : des pistes Gold et des arbres à foison

Propreté, mobilités douces, place de l'arbre dans la ville, des ingrédients majeurs pour une « ville apaisée ». Le point avec Maria Jebli-Chedeville, adjointe au maire en charge de la démarche Éco-Ville.

L'’année 2023 s'est bien terminée ?

Chartres a candidaté pour la première fois au Trophée de l'Association des Villes pour la Propreté Urbaine (AVPU). Lors du congrès européen 2023, la Ville a été honorée en recevant le deuxième prix après la ville de Bruxelles. Nous sommes donc la première ville française de ce classement.

Outre la satisfaction d'avoir participé au rayonnement de Chartres, c'est toujours un plaisir de rappeler l'importance de la propreté dans la ville apaisée que nous voulons. C'est un travail quotidien, hiver comme été, mené par des hommes et des femmes dont il faut saluer l'engagement. Ce trophée est aussi et peut-être d'abord le leur, comme Jean-Pierre Gorges l'a rappelé quand il les a réunis pour les remercier. On ne le dira jamais assez : la saleté attire la saleté, la saleté l'insécurité, et ainsi suite…

Cette propreté de la ville, nos visiteurs nous en parlent très souvent. C'est l'une des premières images de Chartres qui se présente à leurs yeux.

Parlons des arbres, de l'opération « 1000 arbres », un autre de vos engagements...

Il y avait 8 000 arbres à Chartres en 2001, 11 000 en 2020, tous repérés, numérotés, entretenus régulièrement par notre Service des espaces verts. Nous nous sommes engagés à en planter 1 000 de plus d'ici la fin du mandat en cours. Nous sommes en bonne voie pour respecter cette feuille de route.

Soyons clair : il n'y a pas de forêt dans les villes, et il s'en trouve facilement non loin de Chartres. Les arbres en ville sont depuis toujours des arbres d'ornement, ils procurent de l'ombre en été, mais ce sont d'abord des arbres d'agrément, le long des boulevards, sur certaines places.

Quand des aménagements ou des remises en état nous obligent à en enlever, nous les remplaçons et souvent nous en ajoutons (pour 1 arbre coupé, 3 replantés). Alors, nous nous attachons bien sûr à tenir compte de l'évolution climatique en cours en choisissant des essences plus adaptées.

Nous plantons aussi désormais des arbres fruitiers, comme encore récemment dans le nouveau parc du Verger à Rechèvres : des mirabelliers, des pommiers, des poiriers, etc. Leurs fruits sont à la disposition des riverains et des passants. Nous avons du miel de Chartres, nous aurons, peut-être demain, des confitures ou compotes de Chartres !

N'oublions pas les arbustes. Ce sont des nids de biodiversité, des refuges pour les petits rongeurs et les oiseaux, de vrais réservoirs d'insectes qui les nourrissent. Nous privilégions des arbustes mellifères, un bonheur pour les abeilles et la pollinisation.

C'est vrai encore des prairies fleuries dont nous poursuivrons la mise en place dès le printemps revenu.

Vous souhaitez aussi mettre en valeur nos parcs et jardins...

Il est vrai que notre municipalité n'a jamais cessé de créer et d'aménager des parcs et jardins. J'ai parlé du parc du Verger. Je veux aussi mentionner le parc Jacques-Grand récemment ouvert à la Madeleine, n'oublions pas non plus le jardin des Pastières, près de la rue Patton ou le parc de la Mareaux-Moines. Nous l'avons voulu dès le départ très naturel d'aspect. Il est vaste, au point que nous voulons maintenant lui ajouter une centaine d'arbres. On célèbre à juste titre les beautés du Plan Vert, le long de l'Eure. Mais il n'y pas que lui, loin de là.

Il existe à Chartres des arbres remarquables. Mais vous voulez aller au-delà ?

Je rêve, en effet, que notre magnifique jardin d'horticulture puisse être labellisé « jardin remarquable ». Il le mérite. Il est l'œuvre de Chartrains passionnés qui l'ont embelli pendant des décennies avant de le léguer à la Ville, et donc à leurs concitoyens. Ce serait le deuxième « jardin remarquable » labellisé en Eure-et-Loir après celui d'Illiers-Combray, aux références proustiennes.

Notre jardin d'horticulture pourrait faire rayonner Chartres encore davantage. De plus en plus de vacanciers passionnés organisent leurs déplacements sur ce thème.

Plus largement, je voudrais que les Chartrains connaissent mieux tous leurs parcs et jardins. Il y en a dans tous les quartiers, personne n'a été oublié. Mais qui connaît le jardin public des Comtesses, petit mais charmant ? Ou le parc Feugeureux, à la Croix-Bonnard ? Chartres reste une ville à taille humaine où l'on peut se déplacer facilement et rapidement à la rencontre de ses parcs et jardins publics.

Vous êtes également très attachée au développement des pistes cyclables. Parlez-nous des pistes « Gold » ?

C'est l'appellation des pistes cyclables que nous développons désormais, du nom de la couleur de leur revêtement, ocre doré. Les pistes « Gold » se voient parfaitement car elles se distinguent nettement de la couleur du bitume ou du revêtement foncé des trottoirs.

L'usage a, en outre, démontré que les automobilistes, en abordant les rues où elles se trouvent, ont l'impression en les voyant que la chaussée rétrécit, et donc ils ralentissent naturellement. Cela contribue à faciliter le partage de la rue entre les divers modes de déplacements en privilégiant le plus vulnérable, c'est-à-dire le piéton.

L'arrivée du BHNS à Chartres et dans la zone urbaine, s'accompagnera en parallèle de pistes cyclables, favorisera donc l'intermodalité en offrant une alternative à l'usage de la voiture.