Ville apaisée : mobilités

Il vise à prendre en compte les différentes façons de se déplacer et de vivre en ville pour y adapter l'espace public.

Sommaire :

Qu'est-ce qu'une « ville apaisée » ?

Le diagnostic initial des déplacements à Chartres.

Les orientations stratégiques de la Ville.

Les actions mise en œuvre.

L'espace public a longtemps été pensé pour les déplacements automobiles, à travers l'adaptation des voiries, des vitesses et des solutions de stationnement.

Aujourd'hui, les usagers de l'espace public sont de plus en plus nombreux et leurs modes de déplacements se diversifient : piétons, cyclistes, trottinettes, transports en commun côtoient chaque jour les voitures.

En parallèle, l'usage même de l'espace public a évolué. De simple espace de déplacement, il est devenu un lieu de promenade, de flânerie et la scène d'événements culturels, sportifs et festifs.

Une « ville apaisée » a donc trois principaux objectifs :

• faire davantage cohabiter les différents modes de déplacements ;
• réduire les flux de transits motorisés et, avec eux, les pollutions atmosphériques et sonores ;
• offrir un espace public plus agréable à vivre pour les habitants, plus convivial pour les visiteurs, mieux adapté aux usagers les plus vulnérables et plus sûr pour tous.

Pour mettre en place ce nouvel environnement, différents leviers peuvent être employés : sécurisation, aménagements en faveur des piétons et des cyclistes, végétalisation, création de zones de rencontre, piétonisation, apaisement des vitesses, suppression des feux dès que possible, promotion de l'intermodalité et des transports en commun, généralisation des sens uniques…

En juin 2019, la Ville de Chartres a mandaté le cabinet Iter pour réaliser un diagnostic des déplacements et modes actifs du territoire. En voici les principaux enseignements.

Chartres est un territoire de proximité

Il existe à Chartres un fort potentiel de déplacements en modes actifs (marche, vélo, ...) pour les trajets quotidiens internes au territoire ou en échanges avec les communes limitrophes.

Les trajets domicile-travail représentent près de 16 000 déplacements par jour, allers et retours confondus. Ils sont courts : moins de 15 minutes pour la majorité d'entre eux. Les deux-tiers sont internes au territoire chartrain ; le tiers restant s'établit pour moitié avec Lucé, puis avec Mainvilliers, Le Coudray et Luisant.

Il en résulte un trafic de transit interne important, essentiellement porté par les grands boulevards et avenues qui saturent aisément aux heures de pointe., la voiture étant le principal mode de transport.

Le vélo comme alternative viable

Le vélo, notamment à assistance électrique, est un mode de déplacement très concurrentiel de la voiture sur le territoire chartrain. Il permet de relier tous les points du territoire communal en moins de 15 minutes, sans consacrer de temps à la recherche de place de stationnement.

Il est aussi un mode pertinent pour l'accès vers ou depuis les communes limitrophes.

Un réseau cyclable de bon niveau mais perfectible

Le réseau cyclable maille déjà la majeure partie du territoire mais les infrastructures et aménagements doivent être densifiés là où le vélo sera le plus emprunté. Comme dans le cœur de ville et les artères y conduisant. Mais aussi au niveau des connexions avec les transports en commun et des accès aux zones d'activités et bassins de concentration d'entreprises.

Concernant la pratique du vélo, Chartres se positionne déjà dans la moyenne haute des villes de taille similaire. Rendre les déplacements à vélo plus faciles participera à promouvoir son utilisation pour de nombreux trajets qui ne nécessitent pas obligatoirement la voiture.

L'intermodalité est un fort enjeu

Notamment pour les flux entrants / sortants du territoire, en lien avec la gare de Chartres et son pôle d'échanges intermodal.

Tout comme les déplacements piétons

Certains secteurs de la ville présentent un fort potentiel de déplacements piétonniers.

À la suite de ce diagnostic, la Ville a décidé d'orienter son action selon les orientations suivantes.

Rendre les voitures moins visibles

S'il n'est pas question de supprimer l'usage de la voiture, il s'agit de la rendre moins visible.

Les parkings font déjà disparaître la voiture en sous-sol dès qu'elle arrive au centre-ville. La place ainsi retrouvée en surface a permis de créer des voies propres pour les transports en commun, d'étendre la zone piétonne originelle et d'établir des voies suffisamment larges pour que piétons, cyclistes et trottinettes y évoluent tranquillement.

Apaiser et fluidifier les déplacements

La Ville généralise la limitation de vitesse à 30 km/h et souhaite supprimer les feux de circulation dès que cela est possible pour améliorer la cohabitation des différents modes de déplacement et fluidifier les circulations.

L'abaissement de la vitesse à 30 km/h est possible grâce à une nouvelle hiérarchie du réseau viaire et aux choix faits sur la place de l'automobile. Le but étant de favoriser et de sécuriser les modes actifs de déplacement (marche, vélo, ...), même en l'absence d'aménagement spécifique.

En complément de cette généralisation des 30 km/h, le remplacement des feux de circulation par des priorités simples – cédez-le-passage, stop –, permet de fluidifier la circulation. (Les feux maintenus seront ceux garantissant une offre de transports en commun qualitative et efficace.)

Sécuriser les déplacements

En plus de l'abaissement de la vitesse, des sens uniques sont mis en place dans les rues résidentielles et des zones 30 ou bornées sont aménagées aux abords des lieux sensibles pour sécuriser les déplacements et améliorer le confort de tous.

La mise en sens unique a pour objectif de limiter le trafic de transit et de faciliter les déplacements doux des riverains. Ces axes structurants font de plus l'objet d'une étude systématique de faisabilité d'implantation de pistes cyclables.

La Ville poursuit également la sécurisation des déplacements autour des écoles en instaurant des zones 30 – avec les aménagements spécifiques à ces zones – et des déplacements doux dans le centre-ville en étendant la zone bornée.

Créer un réseau cyclable structurant

Des infrastructures seront créées ou remises progressivement à niveau sur le réseau cyclable de Chartres.

Publié en 2020, le Guide des déplacements en ville récapitule les grands principes de partage de l'espace public, en fonction des usagers : piétons, cyclistes, automobilistes…

Le but ? Permettre à chacun de bien comprendre sa place dans la ville selon le Code de la route, en fonction des différents types de périmètres urbains et de la nature des déplacements.

En savoir plus.

Au 1er janvier 2021, l'ensemble de la ville est passé à 30 km/h.

À l'exception de trois axes :

• l'avenue Jean Mermoz et la rue d'Ablis, qui conservent les limitations actuelles (70 km/h puis 50 km/h dans le sens entrant), les 30 km/h n'étant effectifs qu'à partir de la porte Morard ;
• la rue de Sours, qui reste à 50 km/h dans le sens entrant jusqu'à l'avenue François-Mitterrand ;
• l'avenue d'Orléans, qui reste à 50 km/h dans le sens entrant jusqu'à l'avenue François-Mitterrand ;
• la ZA du Jardin d'entreprises, qui conservera les limitations actuelles.

« C'est la limitation à 30 km/h, ajoutée à la mise en place de sens unique dès que c'est possible, qui va permettre d'enlever progressivement les feux tricolores, précise Guillaume Bonnet, adjoint à l’Amélioration du cadre de vie. Je rappelle qu'à 30 km/h sans feux, on avance plus vite, on est plus en sécurité et on pollue moins qu'à 50 km/h avec des feux. À 50 avec des feux, la moyenne d'un automobiliste est de 14 km/h. À 30 km/h sans feux, elle est de 25 km/h. Si, dans un premier temps, il faudra rouler à 30 avec des feux, c'est l'habitude du 30 qui nous permettra d'enlever les feux. »

« Nous avons pour objectif de supprimer 50 % des feux d'ici la fin 2024. En basse ville, les automobilistes respectent la limitation à 20 km/h parce qu'ils doivent faire attention aux cyclistes qui roulent en contresens. À 30 km/h sans feux, ils devront ralentir pour veiller aux priorités à droite. Tout cela va dans le sens d'une cohabitation apaisée et harmonieuse de tous les modes de déplacement », précise Guillaume Bonnet.

La sécurisation des circulations autour des écoles maternelles et élémentaires est un axe important du projet ville apaisée.

Elle se fait en instaurant une zone 30 en voisinage des écoles et comprend :

• l'abaissement des vitesses des véhicules devant les écoles ;
• l'élargissement des trottoirs des écoles ;
• la création de pistes cyclables desservant les écoles ;
• la création d'une signalétique spécifique reconnaissable, avec notamment la pose de ROXEM (revêtement rouge) indiquant la présence d'une école à proximité.

La zone bornée du cœur de ville a été étendue de la rue du Rempart-Châtelet jusqu'à la rue Chantault.

Cette zone devient ainsi une zone de rencontre et contribue au programme de ville apaisée par l'abaissement des vitesses automobiles et la sécurisation des circulations douces. Elle participe également à la préservation et valorisation du patrimoine bâti (cette zone comprenant les plus anciennes maisons de Chartres).

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Le secteur des rues du Bourgneuf, Fresnay et Grandes-Filles-Dieu a été réorganisée dans le but d'apporter une meilleure définition de la place de chaque usager du domaine public, de contribuer à accroître la sécurité des déplacements, et de participer à l'abaissement de la vitesse des véhicules.

L'opération de requalification des rues du Faubourg-la-Grappe et d'Allonnes a pour objectif d'améliorer la répartition des modes de déplacement en apaisant la circulation grâce à la réalisation d'aménagements sécurisés pour tous.

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